Les Echos - Alain ATALLAH TRINITY Gestion Privée

Les Echos – le 12 JUIN 2020

Immobilier: Les Bailleurs face aux nouvelles contraintes écologiques.

 

Interview d’Alain Atallah, Président du Groupe TRINITY, par Françoise Paoletti-Benaziez, Les Echos.

 

Environnement et Constat: La crie sanitaire n’empêche pas l’entrée en vigueur de la loi énergie-climat. Voté le 8 novembre 2019, elle change considérablement la donne, avec une obligation de travaux pour nombre de bailleurs.

 

Pour répondre aux enjeux climatiques et se conformer à l’Accord de Paris, la loi fixe un objectif de neutralité carbone dés 2050, et détermine les modaliéés pour y parvenir.

 

Entre autres :

– l’augmentation de loyer au-delà du pla fond fixé dans les zones tendues (autorisée aujourd’hui en cas de réalisation de travaux énergétiques) sera interdite dès 2021 pour les logements dont la consommation énergétique est supérieure ou égale à 331 kWh/m2/an ;

– la notion de « logement décent » (obligatoire pour louer) sera redéfinie, intégrant, dés 2023, un seuil maximal de consommation d’énergie finale par m2/an. En clair, les logements classés F ou G dans le diagnostic de performance énergétique (DPE) ne seront plus « décents », et donc interdits à la location ;

– la consommation d’énergie d’un logement ne pourra plus dépasser 330 kWh/m2/an, et ce, dès le 1er janvier 2028. Les ventes seront donc, elles aussi, impactées si des travaux ne sont pas réalisés.

 

« Des dérogations sont prévues pour les logements qui ne pourront pas passer sous ce seuil, du fait d’une rénovation rendue techniquement ou financièrement impossible », avertit Alain Atallah, président de Trinity Gestion Privée.

 

Vendre ou faire les travaux ? 
Face à de telles contraintes, que devront faire les bailleurs ?
Vendre des actifs les moins performants énergétiquement ?
Programmer des travaux ?

En réalité, les mesures étant étalées sur une dizaine d’années et les décrets n’étant pas encore publiés, les professionnels ne constatent, pour l’instant, aucune réaction marquante de la part des bailleurs. Ni mouvement de panique ni frénésie à réaliser des travaux.

Si certains bailleurs vont ainsi pouvoir gagner du temps, il n’en demeure pas moins que, pour la majorité des propriétaires de biens anciens, des travaux de rénovation énergétique seront inévitables, à terme.

Mieux vaut donc s’y préparer. Bien informé des aides auxquelles on a droit, le pari est possible.

« Pour un logement situé à Valence, dont la rénovation était chiffrée à 19.000 euros, explique Alain Atallah, président de Trinity Gestion Privée, le reste à charge pour le bailleur – une fois toutes les aides financières comptées – est tombé à 5.000 euros, à condition de respecter des contraintes (ressources du locataire et niveau de loyer). Pas si lourd comme effort… Mais encore faut-il pouvoir le faire ! Le manque de trésorerie de certains investisseurs est un problème. »